1. INTRODUCTION
Depuis 5 ans, au bord du Kivu au Rwanda, une intervention contre les espèces exotiques envahissantes est nécessaire et urgente pour mener une lutte contre ces plantes venues d’ailleurs qui menacent sans fin la biodiversité et provoque l'érosion. Ce phénomène s'est déjà produit en Europe. Également autour des mares et des lacs.
2. L'EROSION
Je pense aussi qu'il faut distinguer deux choses: l'existence de plantes invasive d'une part et l'érosion d'autre part. L'érosion est liée essentiellement aux facteurs comme l'intensité des précipitations, la nature du sol, la pente, la couverture végétale. Si les conditions permettent aux eaux de pluie de s'infiltrer, c'est bon. Par contre, plus ces eaux ruissellent, plus elles se concentrent et s'accélèrent, plus leur pouvoir érosif augmente. D'où bien sûr l'impact négatif de la déforestation puisque la pluie tombe directement et avec plus de force sur un sol nu au lieu que les gouttes soient amorties par les feuilles. Elle s'infiltre moins le long des racines, n'est plus absorbée par ces racines. En montagne, elle peut s'accumuler dans les talus et être à l'origine d'éboulements. Un autre facteur important : l'écoulement des eaux des routes. Si pas fait avec soin, il peut aussi créer facilement des ravine. Les talus le long des routes sont souvent nettoyés et se retrouvent dépourvus des plantes qui les protégeaient de l'érosion...
La lutte contre l'érosion se concentre donc sur la mise en place de mesures qui visent à réduire le pouvoir érosif de l'eau, comme la plantation d'un couvert végétal pour protéger le sol, surtout sur les sols aux pentes les plus fortes. La plantation de cordons de pierres et/ou végétaux le long des courbes de niveau pour ralentir les eaux de ruissellement, la construction de terrasses radicales ou progressives en association avec ces plantations. La construction de fascines dans les petites voies d'eau, l'évacuation des eaux des routes.
3. Une plante invasive, qu'est-ce que le liseron ?
l'appellation « Liseron » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Liseron est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certaines plantes herbacées vivaces à rhizome plus ou moins charnu, de la famille des Convolvulaceae (du latin convolvere, « s'enrouler »), à tiges volubiles et feuilles en forme de flèche.
Les racines – le moment clé du désherbage
Déterrer les racines du liseron
Les racines sont une grande partie du problème lorsqu’il s’agit de liseron. Les racines du liseron des haies par exemple peuvent pénétrer jusqu’à 5 m de profondeur ou plus et se propager rapidement. Le liseron des champs est similaire. Des réseaux de tiges souterraines blanches, peu profondes et charnues poussent à partir de ces racines. Cela entraîne une nouvelle croissance de la plante au-dessus du sol. Même de très petites sections sont capables de produire des pousses. On peut donc les introduire nous-même involontairement dans les jardins, cachées parmi les racines des plantes, dans la terre ou dans le fumier. Alors, si vous avez l’intention de tout déterrer, exécutez votre travail assez soigneusement. Sinon, tout sera en vain. Il est préférable d’utiliser une fourche de jardin pour retirer les racines du liseron. Cela diminue le risque de les briser, ce qui ne ferait, comme on a dit, qu’aggraver le problème. Cela donne l'impression d'un tapis vert recouvrant entièrement la surface.
Pourquoi des espèces de plantes invasives sont elles pointées du doigt ?
Exemples en Europe
https://www.youtube.com/watch?v=4n759XvPUm0https://images.search.yahoo.com/search/images;_ylt=AwrEq22TyK9l4kwCesL7w8QF?p=liseron+du+caire&type=E210BE91082G0&fr=mcafee_uninternational&fr2=p%3As%2Cv%3Av%2Cm%3Apivot
Au Rwanda



En nous promenant le long de la nouvelle route au bord du lac Kivu, nous comprenons vite que cette plante a entièrement infesté la nature. Sous nos yeux, les racines qui plongent jusque dans le fond des parois , sous les pierres, rendent la marche difficile. Et les sommets des arbres et même des cactus envahis, sont nombreux! Les éboulements quotidiens montrent les racines épaisses cachées derrière les pierres qui tombent sur la route! Cette espèce invasive est extrêmement résistante et prolifère vite. S'il subsiste autour des arbres, un seul morceau de tige: le plant repousse. Il suffit qu’un animal le transporte pour qu' elle colonise un nouvel arbre.
Ce végétal classé aujourd’hui parmi les espèces exotiques envahissantes a longtemps été commercialisé dans les jardineries avec pour argument de vente , autrefois commercialisé en jardinerie sa prétendue capacité à faire des décorations de haies!
Mais comment est-il arrivé dans cette région ?
On ne peut pas connaître l’histori
que de chaque plante.
Mais en général, il est introduit par l’homme. Dans la plupart des cas, quelqu’un souhaite se débarrasser de la plante ou elle arrive par importation d'Egypte et de Chine: son contenu est dans une autre plante importée!
En quelques années à peine, un simple fragment de plante a suffi à l’infestation totale car le liseron se reproduit par bouturage. D’ailleurs, en 2019, les côtes avaient une toute autre physionomie comme l’attestent ces photos, prise par notre association qui mène des actions pour préserver l’environnement.
Intervenir le plus précocement possible
Pendant plusieurs jours, avec nos enfants de l 'école et des environs, on a méticuleusement arraché à la main chaque pied de liseron autour des bambous et des yuccas. « Nous allons chercher sous la terre les racines. Nous arrachons ainsi tous les rhizomes en tentant au maximum de limiter la fragmentation de la plante. Une intervention manuelle est plus minutieuse car elle permet de quasiment tout retirer.
Ensuite, plusieurs fois par mois, nous viendrons faire des contrôles et retirer les pieds qui nous auraient échappé ».
Si rien n’est fait, ce sera sans aucun doute la mort accélérée de cette magnifique côte du Kivu de ses fleurs et arbres attirant les touristes et de la bonne biodiversité de son cycle naturel.
Mais avec cette invasion sans connaissance ni arrachage minutieux, le processus s’accélère : « cette plante invasive n' assure plus la photosynthèse, elle asphyxie les autres plantes comme les arbres, les maïs, les cannes à sucre, les haricots, qui sont à la base de la chaîne alimentaire dans la région et cela a donc des répercussions sur tout l’écosystème et pourrait créer la famine. Plus on intervient précocement, plus la lutte est efficace » .
Un impact sur la biodiversité
Sans compter que la terre peut être transportée involontairement par un animal ou un être humain, ce qui fait que la plante invasive pourrait également coloniser d'autres régions! Nous l'avons constaté au Bugesera et à Kigali au nouveau parc écologique, les haies en sont déjà recouvertes. Les espèces invasives, en octobre et mai dernier, sont en cause pour 60% dans les érosions et chutes de pierres et d'arbres et de végétaux.
Pour mieux comprendre l’impact écologique et lister les bons gestes à mettre en œuvre pour éviter leur prolifération, le district et l'exécutif ont cette responsabilité avec l'aide des agronomes