Aidez-nous à aider ces petits enfants!

4 semaines et demie à Rubona

par Sarahmoon 14 Mars 2025, 07:41

On se retrouve pour une fois à conter une semaine bien plus zen que les dernières. Elle est aussi la dernière que je passerai à Rubona.

Je repars pour la suite de mes aventures humaines, après 4 longues semaines remplies de diverses missions et occupations dans cette région du Kivu.

Nous aurons fait moins que planifier.... l’intensité et la fréquence des péripéties n’auront pas été vaines.

Ainsi j’ai pu découvrir en réel l’association et un large éventail de ce que ce monde offre aux humains. C’est une vie dans lequel le présent prévaut énormément, où l’on doit s’adapter continuellement suite aux perturbations qui peuvent être liées à l’éducation des enfants, aux aléas du direct. Également et surtout vivre des épreuves qui forgent la résilience et rappelle le peu de pouvoir que l’espèce humaine peut avoir lors de bouleversements terrestres. D’une autre part, admettre à quel point la structure doit être forte et cadrée pour diminuer les problèmes gouvernementaux et avancer sereinement dans le cœur du projet.

6 jours tranquilles, ponctués bien-sûr par des notes négatives qui ont été moindres sur lesquelles nous n’avons pas eu besoin de nous attarder. Cette fois, nous nous sommes concentrées sur les 2 écoles toute la semaine.

Une fois les adolescents mise à l’écart, le chemin remis en état, nous pouvons nous occuper des véritables activités avec les enfants.

Après un lundi off, pour récupérer de la très longue semaine passée, nous démarrons les classes mardi, dans la joie et la bonne humeur.

Aux jardins, le programme est au nettoyage et préparation des parcelles avec les deux groupes d’élèves afin de planter les nouvelles graines. En parallèle la pépinière a accueilli de nouvelles mini structure à la mode permaculture. À l’aide de feuilles de bananiers, des petits jardinières ont été créées. Semis de tomates, aubergines, pastèques… ont trouvé place à côté d’autres pousses plus anciennes. Nous avons hâte de les mettre en pleine terre. En effet actuellement il n’existe que 2 à 3 plants d’aubergines nourricières.
Découvrir le compost a été un grand bonheur.
Moins d’un an de déchets verts résultat ... une terre noire riche, pleines de nutriments que les petits disposeront généreusement autour de leur plantation en creusant comme des fous à la recherche de l or ...de la terre ....!

Effet waouw lors de la découverte du compost ! Et des gaines! Et du Yoga!

Effet waouw lors de la découverte du compost ! Et des gaines! Et du Yoga!

Les journées sont chaudes et la douceur et la fraîcheur du lac, une fois l’école finie, c un médicament merveilleux pour se requinquer.

Le Kivu, les enfants qui jouent dans le lac, nagent, plongent et depuis les bateaux, le bruit des oiseaux redonne à ce rythme aquatique un goût de miel du temps qui s’écoule dans cette région sauvage et naturelle.

À l’école, Éric n’exerce plus après plusieurs observations sur l'ensemble de son engagement, nous attendons plus de dynamisme et d’implication régulières dans les activités qu’il dispense avec les enfants. Et il semble peu impliqué, ni investi.... déjà petit fonctionnaire regardant sa montre bien avant l'heure ...De plus la classe a du être ré-organisée et rangée à plusieurs reprises, or l’ordre est l’un des point d’honneur et principal dans la méthode Montessori dont s’inspire l’association pour le projet de réinsertion d’enfants des rues.

Ainsi nous espérons qu’il puisse se remettre en question sur ses aptitudes et compétences pédagogiques en suivant des cours en ligne de méthodologie et pédagogie. Sachant que ses objectifs et vision personnels ne sont pas en accord avec ceux de l’association, il souhaite "être riche" ....le temps et le recul arrangeront sans doute cette affaire.

Les enfants ne semblent pas perturbés au contraire, la fréquentation est bonne et l’attention et participation suivent.

Dans un second temps, la saison des pluies entamée nous remarquons qu’il est primordial de retracer les tranchées des parcelles des petits agronomes jardiniers..
En effet les laisser dans cet état est un risque de noyer tous les jardins. Curieusement, le recru habituel passe par là. Bingo! Nous convenons alors du démarrage des travaux et en profitons pour améliorer les allées en réalisant de nouvelles tranchées plus profondes.

Les soirées sont, pour mon plus grand bonheur, de plus en plus ponctuées de moyennes pluies offrant des spectacles son et lumière d’une grande beauté.

Malheureusement c’est un peu agacées et dégoûtées que nous retrouverons les parcelles saccagées par cette brute de becheur!

Au nombre de 3 personnes, le travail est à la traîne et la terre envoyée vulgairement sur les jardins des enfants. Il faut resserrer la vis et être bien plus exigeant afin qu’ils comprennent leurs erreurs..

Peu à peu nous organisons la répartition des tâches de cette nouvelle équipe.

Les enfants, sans broncher, ont eux mêmes commencé à nettoyer leur terre les jours qui suivent...

Quelque peu empierré mais fière

Jeudi matin lors d’un match de foot à Inzu Ya bose le ballon lancé trop loin, c’est Aristide qui est parti le chercher dans la rivière.

Notre directeur, joueur de foot retraité, manque d’appui et se tord la cheville. Il a du mal à marcher mais nous repartons tous les deux au jardin.

Chant étant à ce moment en ville pour récupérer son prolongement de Visa qui finalement n’était pas prêt..

Plus tard la douleur étant trop pénible et Chant de retour à l’école des jardins, elle le relaiera; il part alors se faire soigner et on le met en congé. Ainsi nous avons perdu notre cher professeur pendant 2 jours et continuerons à animer les classes toutes les deux.
De mon côté, en fin d’après-midi on réalise que c’est peut être la dernière fois que je vois certains des enfants. Je salue alors tous ces visages qui ne viendront peut être pas le samedi! Et...j ai reçu gracieusement de tous un mot chaleureux et des regards d où transparaissent l’amour et l’affection qu’ils peuvent offrir.

Le groupe du vendredi est en plus petite quantité mais nous commencons aussi à planter des graines de carottes et de soja directement en pleine terre avec eux.

Le samedi suivant, nous recevons beaucoup d’enfants tous réjouis du programme de plantation des nouvelles graines!.... Très vite c’est une averse qui s’abat sur le jardin. Cela tombe à pic, ainsi nous pouvons directement voir l’efficacité ou non des améliorations des allées pour la rétention d’eau dans les tranchées.

À l’accalmie c’est une terre, bien humidifiée que nous découvrons. Cette nouvelle configuration facilitera l’arrangement de celle-ci précédemment très compacte, trop dure pour y planter, provenant des tranchées récemment creusées. Nul besoin s’acharner pour casser les mottes de terre.
C’est une bénédiction la pluie!

Une autre nouvelle grosse pluie fait son apparition, encore plus dense cette fois, et nous devons agrandir l’abri à la maison du roi. Comme d’habitude, systèmes D, permettront de nous maintenir couverts! Et de chanter jusqu’au moment où nous réalisons que la pluie n’est pas prête de s’arrêter avant un moment...

Nous devons décider à contre cœur d'envoyer les enfants chez eux au sec on l espère!

Une fois le ciel calmé nous retournons à l’école afin de vérifier l’état du jardin.

La présence d’eau en grande quantité nous permet directement de déceler les endroits à modifier et repérer les écoulements trop lents ou trop rapides.

Grande gratitude vers le ciel dont l’averse permettra d’opérer une inspection de qualité plus facile des travaux, avec preuve à l’appui :).